LE FILM :
Murnau tourne ce film en 1927, le premier de sa carrière à Hollywood. Les
producteurs donneront carte blanche à sa créativité, ce qui permettra
notamment des tournages en intérieurs , des séquences totalement
novatrices, des décors grandioses.
Song of two humans :
le sous-titre original résume la grande simplicité de l’histoire. Une femme
de la ville, archétype de la femme fatale, en vacances à la campagne,
séduit un fermier jusqu’à le convaincre de tuer son épouse. Il ne parvient
pas à commettre ce crime.
Les époux partent pour la ville, lieu de leurs retrouvailles et de sa
rédemption.
C’est une ode à l’amour profond, un poème cinématographique
dans sa plus pure expression : tout est dans l’image, avec très peu
d’intertitres. De l’ombre à la lumière, sa beauté étincelante emporte tout,
dans le plus grand optimisme.
Rencontre entre un film et un musicien :
« L’Aurore offre le plus grand infini de variations sur les émotions
humaines. On dirait qu’il contient tout et qu’il donne tout. Méditations,
minimalismes et rythmiques urbaines s’enchaînent. Les thèmes musicaux sont
écrits suivant le découpage précis des plans séquences. Par ailleurs une
grande place est laissée à l’improvisation, notamment dans ce que j’appelle
les « récitatifs » entre deux actions principales. L' Aurore est devenu un opéra muet, sublime et nécessaire. Particulièrement dans les temps que nous sommes en train de vivre. »
Stéphane Griffe.